Récit par Marie Chièze
Sortie Sursum Corda N°10
Via Ferrata du Moléson
Samedi 20 juin 2015
Samedi matin, 7h, rendez-vous gare de Fribourg. Dur le réveil ! A peu près à l’heure, nous nous retrouvons, le Père Joseph, François-Xavier, Grégoire, Solène, Anne-Catherine, Joseph, Louis-Marie, Angelika, Marie B. et Marie C.. Un petit café à la station service de Bulle, où on était censé rejoindre Blandine et Emmanuel, mais suite à un quiproquo, le groupe se rassemble finalement au Moléson-village, au pied du funiculaire.
Le temps est couvert, mais le plafond nuageux est assez haut, la vue promet d’être belle quand même.
Enfin au complet, on se présente, certains participant au groupe pour la première fois. Explication du programme de la journée, petite prière de Départ, et c’est parti.
Tout d’abord, une marche d’approche de 50 minutes, en silence, jusqu’en haut du funiculaire. Une petite averse nous souhaite la bienvenue dans ce paysage gruyèrien. A la station du funiculaire, on loue le matériel pour la via ferrata, et bien harnachés, on se met en route pour l’ascension. Une montée assez raide de 20mn environ nous permet d’arriver au pied du rocher, point de départ de la via ferrata proprement dit. Avant de commencer l’escalade, FX nous fait un petit topo sur la sécurité en via ferrata, les consignes à suivre pour s’assurer correctement, ne pas se mettre soi-même ou autrui en danger.
Cependant, il nous reste un choix à faire : prendre la piste bleue, facile, peu exposée, ou la rouge, un peu plus technique et raide. Certains participants n’ont jamais fait de via ferrata, deux personnes sont sujettes au vertige, et d’autres ont un niveau assez avancé en escalade…Que faire ? Scinder le groupe en deux? Rester ensemble et faire tous la voie facile ou au contraire la plus technique ? Après délibération et sondage du groupe, on décide de tous prendre la piste rouge.
Ca y est, un des moments forts de la journée débute ! L’adrénaline se fait sentir. On s’élève petit à petit sur la falaise du Moléson, progressant pas à pas ou en l’occurrence échelon après échelon. Par chance, la pluie a cessé assez vite, la roche n’est pas trop mouillée et sèche rapidement. Le soleil nous fait signe par intermittence. Au fur et à mesure de l’ascension, le paysage s’ouvre à nous, magnifique. On distingue d’un côté la chaine des Vanils, la vallée de Gruyères, le lac Léman au loin…et le vide sous nos pieds, et au-dessus de nos têtes ! Attention au vertige ! Certains ne sont pas très rassurés, d’autres au contraire, se sentent comme un poisson dans l’eau (ou plutôt comme un oiseau dans l’air ou un chamois sur la falaise !). Nous progressons lentement, étant attentifs au fait que chacun soit dans ces conditions sécurisantes pour son ascension.
Finalement, plus ou moins secoués, nous arrivons tous au sommet ! Le soulagement pour certains est manifeste ! Mais tout le monde a réussi, sur le parcours rouge, donc nous pouvons être fiers de nous ! De plus, le groupe a progressé ensemble, surmontant les difficultés en restant uni, comme une vraie cordée! La solidarité au cours de l’ascension s’est faite palpable, soudant les membres du groupe. Est-ce cela la charité ? Accueillir les limites des autres avec bonté, et oser montrer les siennes propres ? La relation qui s’en suit n’en est que plus vraie et simple. Plus besoin de se cacher derrière un masque ou un rôle, les autres nous ont percés à jour…Autant assumer, accepter ses propres limites et celles des autres. Dans la vie de tous les jours, cela est souvent plus facile à dire qu’à faire, mais est-ce que ce n’est pas la montagne, avec le dépouillement qui lui est propre et le dépassement qui est nécessaire pour la gravir, qui permet d’y arriver ?
Au sommet, une croix nous attend, dominant la région sur 360°. Nous rendons grâce pour cette ascension, pour la vue qui s’offre à nous, pour ce dépassement vécu ensemble.
Puis, nous prenons un repas bien mérité au restaurant du Moléson, bien au chaud, l’occasion de récupérer physiquement et moralement ! Après cette bonne pause, nous descendons à pied, d’abord jusqu’au funiculaire pour rendre la matériel, puis jusqu’au parking. Cette marche nous permet de discuter de manière plus détendue et profonde que sur la paroi verticale !
Dernier moment fort de la journée : la messe à Gruyères, dans l’église de la ville fortifiée, que le curé de la paroisse nous prête gentiment. Aux premières loges dans les stalles du chœur, nous vivons un moment d’une grande profondeur qui donne toute sa perspective à cette journée vécue ensemble. Deo Gratias !
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