« Sursum corda » est difficile à traduire, mais nous retiendrons cette traduction : « haut le coeur » (la traduction liturgique étant : « élevons notre coeur », cf dialogue au début de la préface). Nos sorties se font toutes en montagne. La montagne dans la Bible est le lieu de la présence de Dieu (Ex 18,5 ; 1Ro 19,8 ; Zac 8,3). Jésus monte sur la montagne pour y enseigner les foules ou pour y prier son Père (Mt 5,1 ; Jn 6,15-17 ; Lc 9,28 ; Mc 11,19). Ainsi la montagne offre un cadre plus propice à la rencontre avec Dieu grâce notamment à la beauté des paysages variés, et plus encore grâce au silence qu’on y trouve loin de l’agitation de la plaine. Notre groupe privilégie les sorties en montagne pour vivre cette expérience de la rencontre avec Dieu. Cette rencontre passe par la prière silencieuse, ainsi chaque première heure de marche se fait dans le silence. La contemplation silencieuse de la nature dispose l’âme à louer Dieu. Et cette marche silencieuse loin de nous couper de ceux qui marchent avec nous, nous met en communion spirituelle et unie nos cœurs en celui de Jésus. Si on prend la peine de bien vivre cette heure de silence avec le Bon Dieu, notre cœur s’élève pour s’établir en Lui. On peut vivre cette heure de silence de manière superficielle et cela est dommage.
Si l’objectif est d’atteindre le sommet, il n’en demeure pas moins que l’objectif premier de chacune de nos sorties est d’élever chaque fois un peu plus notre cœur pour le tourner vers Dieu. L’hiver lorsque nous faisons de la peau de phoque, nous faisons des conversions (c’est-à-dire des demi tours sur soi pour monter en diagonale une pente trop raide qu’on ne peut pas prendre de face). De même en été, on ne coupe pas azimut pour atteindre le sommet mais on suit le sentier serpenté qui nous conduira au sommet. Et bien n’oublions pas que nous avons à nous convertir tous les jours, c’est-à-dire à orienter notre âme vers Dieu. Notre vocation c’est la sainteté ! On peut parvenir à la sainteté en suivant l’exemple de nombreux saints qui nous précèdent comme des sentiers sûrs pour arriver au sommet. On peut aussi y parvenir en fixant notre regard sur Jésus-Christ et en nous convertissant tous les jours comme lorsque nous faisons des conversions pour atteindre le sommet.
Toute ascension demande un effort, on doit donc bien se sustenter. Ainsi on aime bien prendre le temps (lorsque cela est possible) de partager fraternellement le repas soit tiré du sac, soit pris dans une petite auberge de montagne. Ce temps de convivialité favorise également l’union des cœurs, le but étant que ces moments de partages puissent aussi aboutir à une conversation de fond. Mais pour ce faire, il est évident qu’un climat de confiance doit s’installer et cela prend du temps.
Et si le corps a besoin d’une nourriture terrestre, n’oublions pas que notre âme a besoin d’une nourriture bien plus importante et essentielle à sa croissance. C’est pourquoi le véritable sommet est la célébration de l’Eucharistie. La messe est la source et le sommet de notre vie de Baptisé, c’est là que nous sommes vivifiés.
Nous souhaitons que notre groupe puisse rester ouvert également à ceux qui sont éloignés de la foi, voire même à ceux qui ne croient pas. Personne ne doit se sentir jugé.
Toutefois on demande que celui qui vient accepte librement deux choses essentielles à l’ état d’esprit « Sursum Corda » : l’heure de silence au début de la journée et la messe si il a la foi. Si la personne n’a pas la foi, on lui demandera de rester au calme (ex : prendre un livre, prendre un temps de silence personnel, de se promener silencieusement…).
Que chacun se sente à l’aise de venir aux sorties de « Sursum Corda » si il désir découvrir qu’il est possible d’allier effort physique avec progression spirituelle. Cette progression dépend surtout de chacun, mais aussi de l’aide de Dieu et de nos saints patrons : Sainte Marguerite-Marie, bienheureux Charles de Foucauld et bienheureux Karl Leisner.
Que Dieu vous bénisse !
abbé + Joseph ; François-Xavier ; Marie