Récit par François Dufour
Il fait froid ce matin sur le quai de la gare de Bienne. Il est tôt aussi. L’horloge, éclairée faiblement par une lumière jaunâtre, indique 06h30. Plus que 15min, et le train pour Lausanne entrera en gare. C’est le début d’une belle aventure. C’est le début d’une grande aventure.
Une aventure qui s’inscrit sous l’égide de nos saints patrons : bienheureux Karl Leisner, bienheureux Charles de Foucault et sainte Marguerite-Marie.
Il est maintenant 08h30 à la gare de Montreux. Je rejoins le père Joseph, Anne-Catherine et François-Xavier qui sera notre guide. C’est la deuxième fois que je participe à Sursum Corda. J’y suis très bien accueilli et l’ambiance est chaleureuse.
Nous sommes cette fois en petit comité : quatre. Nous en profitons pour aller célébrer la messe dans la petite église à côté de la gare. La messe est simple et belle à la fois.
N’étant pas trop pressé par le temps, nous profitons de la présence d’un café sympathique à côté de l’église pour nous désaltérer et nous donner des forces avant l’ascension.
C’est parti. J’ai réussi à fixer mes peaux de phoques, à allumer mon Arva et à ne pas trop me vêtir. En effet, l’ascension commence tout juste et le soleil tape. Notre parcours se divise en deux parties : tout d’abord aller au lac de Tanney, avant de d’entreprendre l’ascension du Grammont.
Nous partons à 1100m et le sommet est lui à 2100m!
La première partie jusqu’au lac est facile. Il s’agit d’une route recouverte de neige qui nous mène au lac. Commence à alors la partie plus technique. La pente est raide mais rien de dramatique. François-Xavier parvient à fixer le bon rythme et la petite troupe poursuit son périple, cahin-caha, au grès des épaisseurs qu’on enlève.
12h30. Nous arrivons à un refuge. C’est aussi l’heure de casser la croute. Le festin est abondant. Sandwichs de la COOP , saucisson de campagne et meringues avec crème épaisse. La seule à s’en plaindre est la vieille planche en bois qui nous sert de banc, qui se retrouve en deux parties suite à notre visite amicale.
Nous reprenons notre ascension. J’apprends, non sans peine, l’art délicat des conversions. Nous voici maintenant à coté de deux pics caillouteux en forme d’oreilles de berger-allemands. Les laissant sur notre gauche, nous nous engageant sans plus tarder sur un petit sentier à flanc de pente. Il ne vaut mieux pas tomber car l’effet boule-de-neige semble garantit. Les conversions s’enchainent alors de nouveau, à un rythme soutenu .
Nous voici presque parvenus au sommet. Désormais, les rochers sont à fleur de peaux et il nous faut déchausser. Sous l’effet conjugué du vent et des plaques de glace, dans un dernier sursaut de volonté et de dignité, nous atteignons le sommet Le Grammont et surtout la croix qui le surmonte.
La vue à couper le souffle nous récompense pleinement de tous nos efforts. Les montagnes enneigées se succèdent au loin et notre regard embrasse d’un seul coup d’œil le noir charbonneux des cailloux et la blancheur immaculée de la neige. A nos pieds, une mer de nuages, entre lac et montagnes, recouvre Lausanne.
La création est belle. Elle nous est offerte. Il faut rendre grâce.
Puis, il faut redescendre. Et vite, car la nuit tombe tôt en montagne. La neige est un peu cartonnée mais le plaisir de la descente et la beauté des paysages parcourus en font une joie véritable.
Nous voici revenus au parking. L’aventure s’arrête là. Mais elle reprendra bientôt, le samedi 12 mars. Et comme le signale déjà le site Internet, plus que « 27jours, 13h, 22min et 50secondes » ! Dans mon placard, mes skis de randonnée s’impatientent déjà.
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